
Maître des lieux
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Les Kiptchaqs (Coumans)
Peuple turcophone / Type physique : un mélange de type mongoloïde et europoïde.

Khanat Kiptchaq
Il est difficile de déterminer avec certitude la région de départ des Kiptchaqs. Néanmoins, on peut avancer qu’ils vivaient à l’origine, en Sibérie.
Il est également possible que les Kiptchaqs formèrent au IXème siècle et avec les Kimeks, un Khanat sous forme de "fédération" de plusieurs peuples à l'est du lac Balkhach.
Ensuite, ils quitteront cette "fédération" et immigreront vers l'Ouest.
Les Kiptchaqs occidentaux seront appelés Polovtses par les Ruthènes, Coumans par les Latins et Kun par les Hongrois.
Le terme "couman" est connu des sources arabo-persanes : Qumâni et byzantine : Komanoï.
Les Ruthènes ( Rus de Kiev) les décrivent à la fois de type nordique, blancs de teint et blonds ou roux de cheveux mais aussi avec des caractéristiques mongoloïdes.
Pour des raisons inconnues, ils commencent, à partir du XIème siècle, à se déplacer vers l’Ouest.
Se répartissant de part et d’autre de la Volga et de l’Oural, ils forment, petit à petit, deux blocs : les Kiptchaqs orientaux et les Kiptchaqs occidentaux.
Dès 1055, on les signalent au nord de la Mer Noire, dans les plaines fertiles de l’Ukraine ou ils entrent en compétition avec les Petchenègues.
Byzance, qui subit également les assauts des Petchenègues depuis l’Europe centrale, prend “langue avec eux” et leur demande leur aide afin d’éliminer l’ennemi commun.
Ce qui est dit est fait et le 29 avril 1091 les Petchenègues sont défaits et disparaissent de l’histoire (ou sont, comme d’habitude, assimilé au vainqueur).
Débarrassé des Petchenègues, les Kiptchaqs s’y installent durablement dans cette région d’Ukraine. De cette base, ils lanceront de nombreuses incursions dans les principautés russes (Kiev et autres). Des relations intimes et complexes, faite d’alliances et de conflit se mettent en place entre eux et la Ruthénie Kiévienne
Dans ce contexte, on peut citer “Le Dit de la Campagne d'Igor”, la plus ancienne œuvre littéraire russe connue, datant de la fin du XIIème siècle et qui raconte la campagne militaire d’ Igor Sviatoslavitch contre les Kiptchaqs.
Si les Russes (Ruthènes) les décrivent comme de purs nomades et si la grande majorité l’était, on trouve aussi parmi eux des agriculteurs sédentaires et des artisans.
Leurs camps principaux, qui parfois se transformaient en établissement fixe ( ville et comptoir) se trouvaient sur la basse Volga, à l’endroit même ou les Khazars avaient établi des centres commerciaux actifs et prospères.
Par le fleuve, ils commerçaient avec les Bulgares et les états russes. Par la route, avec le Khwarezm et par la Mer Noire, avec Byzance et l’Anatolie.
On y vendait des armes, des chevaux, de la fourrure, de l’ambre mais surtout des esclaves.
Des esclaves que le chah du Khwarezm et Égypte arabe achèterons en très grand nombre.
Des tribus kiptchaqs seront également des alliées fidèles de la Géorgie
Vers 1221, les Kiptchaqs font la rencontre des troupes mongoles de Subotaï ( voir : la chevauchée de Subotaï).
Certains clans kiptchaq se rallient aux Mongols et combattent avec eux dans le Caucase.
Par contre, le Khan des Kiptchaqs , Köten Khan, s’allie avec les principautés russes et fait appel au prince de Galicie, Mstislav Mstislavic (qui est son gendre) pour combattre les Mongols.
Cette alliance sera défaite à la bataille de ‘la Kalka’ (1223)
Lorsque les Mongols envahissent à nouveau le pays Kiptchaq en 1238, une grande partie des Kiptchaqs orientaux se rallient à eux.
Par contre, Köten Khan et 40.000 des siens passe en Hongrie. Accueilli par le roi de Hongrie, Bela IV, il s’installeront dans deux régions qui portent encore aujourd’hui les noms de “Grande Coumanie” et “Petite Coumanie”.
Quelques temps avant l'invasion des Mongols et la bataille de Mohi (1241), Köten Khan sera assassiné par les Barons hongrois qui se méfient des Kiptchaqs.
Après avoir ravagé la Hongrie, en représailles, une partie des Kiptchaqs de Koten khan iront se réfugier en Bulgarie.
Nous pouvons également citer un certain “Bachman”, khan des Kiptchaq Oulirlik qui, avec quelques Alains, mène une guerre de partisans sur les rives de la Volga avant d’être pris et exécuté par les Mongols.
Après ces quelques faits de résistance, les Kiptchaqs occidentaux sont, à leur tour, assimilé par les Mongols
C’est Batu (fils de Djortchi et petit-fils de Gengis Khan) qui héritera du pays Kiptchaq qui prendra le nom de ‘Khanat Kiptchaq’ mais sera plus connu sous celui de la‘Horde d’Or’.
On considère que les Kiptchaqs formeront alors le principal fond de la population nomade de la “Horde d’Or”.
La langue kiptchaq replacera même la langue mongole et deviendra la langue véhiculaire de la “Horde d’Or”.
Les différents parlers des "Tatars" actuels descendent du parler kiptchaq.

Je vous propose des portraits de khans kiptchaqs dans la rubrique "Encore d'autres Portraits" :
Koten Khan
Autres Khans Kiptchaqs