Message 03 Oct 2005, 20:49

Rachid al Din, Médecin Perse ( 1247 - 1318 )

Rachid al Din ( 1247 - 1318 )


Rachid al Din (Fadl-Âllâh-ibn-Imad-ed-Din-Abou-lkheïr ibn Ali), surnommé el-Tébib, "le Médecin" est né à Ramadan vers le milieu du XIIIème siècle et est mort à Tabriz en 1318.

Il exerça la profession de médecin à la cour des souverains mongols successeurs de Gengis Khan qui régnaient en Iran (les Il-Khans) et il fut nommé vizir par Ghazan Khan. Il conserva ces hautes fonctions sous le règne de sultan Oldjaïtou-Kharbendèh, et de Abou Saïd Mirza Behadour Khan.

Malheureusement, ce dernier prince le fit mettre à mort (13 juillet 1318) sans tenir compte des services qu'il avait rendus à ses prédécesseurs, pour plaire à un de ses plus tristes favoris, l'émir Tchouban.

Rachid al Din est moins connu comme médecin ou comme homme d'État que comme historien. Il est, en effet, l'auteur d'un ouvrage intitulé Djami el tevarikh, qui comprenait l'histoire générale du monde, y compris celle de l'Europe.

La partie la plus importante de cette immense chronique est certainement celle qui traite de l'antiquité mongole et turque. On peut dire sans crainte de beaucoup se tromper, qu'elle est, avec les auteurs chinois, notre unique source de renseignements sur l'histoire et la légende des peuples que Rachid al Din comprend sous la dénomination générale de ‘Peuples turcs’.

La plupart des auteurs orientaux qui se sont occupés dans la suite de l'histoire de l'Asie centrale ont fait d'énormes emprunts à cette chronique, l'une des plus importantes de celles qui existent dans toutes les littératures musulmanes.

Il est probable qu'elle n'est pas l'oeuvre de Rachid al Din lui-même, mais de secrétaires, qui travaillaient sous sa direction, dont il se borna à revoir le travail et peut-être même auquel il se contenta d'ajouter une préface ornée de toutes les fleurs de la rhétorique orientale, dans laquelle il fait l'éloge de son souverain.

Ce qui fait l'extrême importance de la Djami el tevarikh, c'est qu'elle a été compilée sur une foule de documents originaux, écrits en mongol et en turc, qui étaient en la possession des princes gengiskhanides et qui, selon toutes les probabilités, sont aujourd'hui irrémédiablement perdus.

En plus des écrits, l'ouvrage contient également de nombreuses miniatures (que l'on retrouve ça et la, sur ce site, en illustration de nombreux articles).

Le Djami el tevarikh se compose de deux grandes sections de longueurs diverses :

1. Le Ta'rikh-i Ghazani, la partie la plus étendue, qui comprend :

- Les tribus mongoles et turques : histoire, généalogies et légendes
- l'histoire des mongols depuis Gengis Khan jusqu’à la mort de Ghazan Khan

2. La seconde partie comprend :

- L'histoire du règne d’Oldjaïtou jusqu’en 1310 (aucune copie connue)

- L'histoire des peuples non-mongols d’Eurasie :

Adam et les patriarches.
Les rois de la Perse préislamique.
Mahomet et les Califes.
Les dynasties islamiques de Perse (Ghaznavides, shahs du Khwarezm, Isma’ilis).
Les Türks.
Les Chinois.
Les Juifs.
Les Francs.
Les Indiens.
Che Khan, votre humble serviteur
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