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Les Mongols au Vietnam
Les Mongols au Vietnam :
Contexte général :
Vingt-cinq ans après l'échec de la première invasion, Koubilaï décide de se lancer à nouveau à la conquête du pays Viet.
Nous sommes à l’automne 1282. Le général mongol Sogetü met sur pied un important corps expéditionnaire destiné à établir au Champa le siège d’un grand gouvernement pour les pays d’outre-mer.
Il demande le passage en territoire vietnamien pour aller combattre le Champa.
Le roi vietnamien, 'Nhân Tông', réunit ses conseillers et adopte l’avis des généraux 'Quôc Tuân' et 'Trân Khanh Du', défendre à tout prix la frontière.
En effet, il se rends compte que si les Mongols occupent le Champa, son pays, le Dai Viêt, sera pris dans un étau et ne tardera pas à subir le sort de son voisin.
Sogetü embarque donc ses troupes à Canton. Il se rends maître de Vijaya et des principales citadelles du Champa (1283).
En 1284 Qoubilaï décide de confier à son fils Toghan une puissante armée capable de réduire définitivement le Champa et le Dai Viêt.
Mais dès le quatrième mois, la situation s’enlise. Les fièvres du au climat et les combats incessants affaiblissaient le camp mongol.
'Nhân Tông' pense que son ennemi mène la guerre loin de son sol depuis longtemps et que sa force est le déclin. Bientôt il sera possible de le détruire.
Le général vietnamien 'Trân Hung Dao' lance alors une foudroyante contre-offensive. Deux victoires navales, à Hàm tu et Chuong duon, couvrent la route de Thang long.
Toghan, le fils de Khubilaï doit abandonner la lutte pour faire retraite sur la rive nord du fleuve. Les troupes vietnamiennes l’y poursuivent. A Van kiêp, le massacre de l’ennemi est tel que le sông Thuong charrie pendant des jours des flots de cadavres.
Le prince mongol lui-même ne doit son salut qu’à la fuite. Un autre corps mongol s’enfuit vers le Yunnan, harcelé par des montagnards.
Ignorant la défaite de Toghan, Sogetü remonte le fleuve Rouge pour le rejoindre. A Tây kêt, il se fait battre et tuer.
Lorsqu’on vient offrir la tête du général au Roi vietnamien 'Nhân tông', celui-ci ému par sa bravoure, déclare : "C’est ainsi que doit se conduire tout sujet loyal !”
Il revêt le corps de sa propre tunique de brocart et le fait ensevelir avec tous les honneurs.
Mais les mongols ne se découragent pas. Après les deux défaites de 1282 et de 1283, ils lancent une troisième invasion au Vietnam.
cette nouvelle menace d’invasion crée l’unité nationale.
Le roi 'Trân Nhân' convoque (pour la première fois dans l’histoire du Vietnam) une sorte de gouvernement d’union nationale. Il est composé de deux chambre. La "chambre haute", comprenant tous les nobles se réuni à Binh Than et "la chambre basse" comprenant les doyens des villages du pays se réunit à Diên hông . En répondant à la question posée
par le roi : "Hoà” (paix) ou “chiên” (guerre), les deux assemblées votent "oui" à la guerre.
Khoubilaï, qui va abandonner son projet d’invasion du Japon concentre des troupes nombreuses pour la troisième invasion du Vietnam.
Les Mongols, outre l’infanterie et la cavalerie, mettent sur pied une flotte puissante et une intendance très fournie. Cette armée composée de nombreux auxiliaires chinois est répartie en trois corps :
Le premier corps représentant le gros de l’armée d’invasion est commandée par Toghan et suit la route terrestre de Lang son.
Le deuxième corps est commandé par Ai lo partant du Yunnan, il longe le cours du fleuve Rouge.
Le troisième corps, la flotte sous les ordres du général Omar et général du Phan Tiep avec plus de 600 jonques de combat, part de Canton et doit remonter le fleuve dang pour se regrouper à Van Kiêp (Chi linh, Hai Hung).
A cela, il faut ajouter un convoi des jonques commandé par 'Truong van Hô' transportant 700 000 quintaux de vivres".
On remarque que des quatre corps sino-mongols trois sont maritimes ou fluviales.
En effet, les Mongols ont hérité de la marine des Song. Or l’époque des Song est considérée comme l’âge d’or de la marine chinoises.
Non seulement les techniques maritimes, mais aussi ceux de la fabrication des armes à feu sont à leur apogée:"Sous les Song et les Mongols, la Chine est la première puissance mondiale dans le domaine des armes à feu".
Face à cette armée considérable, le Vietnam va utiliser la ruse et le stratagème plutôt que la force.
Les Vietnamiens décident de s’attaquer d’abord aux réserves alimentaires ennemies pour épuiser l’armée occupante.
Le général vietnamien 'Trân Khanh Du' reçoit la mission d’intercepter et d’anéantir les convois de ravitaillement pour faire échec au plan d’approvisionnement de l’ennemi.
Parallèlement à ces actions militaires, toute la population rurale laisse les terres en friche et s’engage directement ou indirectement dans l’armée.
La mobilisation des ressources humaines est un principe de l’art militaire vietnamien : affaiblir le fort, pour équilibrer la balance des forces entre les deux.
Après avoir anéanti les jonques de ravitaillement ennemies et fait échouer la stratégie chinoise de guerre-éclair, la flotte vietnamienne lance la bataille décisive à Bach dang. Le combat fluvial reste le mode de combat préféré des Vietnamiens et surtout le point faible des troupes mongoles.
La flotte du général vietnamien 'Trân Hung Dao' va utiliser des jonques de combat, légères, maniables, très mobiles. Un ambassadeur Yuan l’avait déjà décrite en ces termes : "Des jonques légères, longues, aux flancs minces, la poupe effilée en aile de canard marin, aux bords rehaussés, manœuvrées chacune par une trentaine ou parfois par une centaine de rameurs et filant rapidement comme si elles volaient".
Contexte général :
Vingt-cinq ans après l'échec de la première invasion, Koubilaï décide de se lancer à nouveau à la conquête du pays Viet.
Nous sommes à l’automne 1282. Le général mongol Sogetü met sur pied un important corps expéditionnaire destiné à établir au Champa le siège d’un grand gouvernement pour les pays d’outre-mer.
Il demande le passage en territoire vietnamien pour aller combattre le Champa.
Le roi vietnamien, 'Nhân Tông', réunit ses conseillers et adopte l’avis des généraux 'Quôc Tuân' et 'Trân Khanh Du', défendre à tout prix la frontière.
En effet, il se rends compte que si les Mongols occupent le Champa, son pays, le Dai Viêt, sera pris dans un étau et ne tardera pas à subir le sort de son voisin.
Sogetü embarque donc ses troupes à Canton. Il se rends maître de Vijaya et des principales citadelles du Champa (1283).
En 1284 Qoubilaï décide de confier à son fils Toghan une puissante armée capable de réduire définitivement le Champa et le Dai Viêt.
Mais dès le quatrième mois, la situation s’enlise. Les fièvres du au climat et les combats incessants affaiblissaient le camp mongol.
'Nhân Tông' pense que son ennemi mène la guerre loin de son sol depuis longtemps et que sa force est le déclin. Bientôt il sera possible de le détruire.
Le général vietnamien 'Trân Hung Dao' lance alors une foudroyante contre-offensive. Deux victoires navales, à Hàm tu et Chuong duon, couvrent la route de Thang long.
Toghan, le fils de Khubilaï doit abandonner la lutte pour faire retraite sur la rive nord du fleuve. Les troupes vietnamiennes l’y poursuivent. A Van kiêp, le massacre de l’ennemi est tel que le sông Thuong charrie pendant des jours des flots de cadavres.
Le prince mongol lui-même ne doit son salut qu’à la fuite. Un autre corps mongol s’enfuit vers le Yunnan, harcelé par des montagnards.
Ignorant la défaite de Toghan, Sogetü remonte le fleuve Rouge pour le rejoindre. A Tây kêt, il se fait battre et tuer.
Lorsqu’on vient offrir la tête du général au Roi vietnamien 'Nhân tông', celui-ci ému par sa bravoure, déclare : "C’est ainsi que doit se conduire tout sujet loyal !”
Il revêt le corps de sa propre tunique de brocart et le fait ensevelir avec tous les honneurs.
Mais les mongols ne se découragent pas. Après les deux défaites de 1282 et de 1283, ils lancent une troisième invasion au Vietnam.
cette nouvelle menace d’invasion crée l’unité nationale.
Le roi 'Trân Nhân' convoque (pour la première fois dans l’histoire du Vietnam) une sorte de gouvernement d’union nationale. Il est composé de deux chambre. La "chambre haute", comprenant tous les nobles se réuni à Binh Than et "la chambre basse" comprenant les doyens des villages du pays se réunit à Diên hông . En répondant à la question posée
par le roi : "Hoà” (paix) ou “chiên” (guerre), les deux assemblées votent "oui" à la guerre.
Khoubilaï, qui va abandonner son projet d’invasion du Japon concentre des troupes nombreuses pour la troisième invasion du Vietnam.
Les Mongols, outre l’infanterie et la cavalerie, mettent sur pied une flotte puissante et une intendance très fournie. Cette armée composée de nombreux auxiliaires chinois est répartie en trois corps :
Le premier corps représentant le gros de l’armée d’invasion est commandée par Toghan et suit la route terrestre de Lang son.
Le deuxième corps est commandé par Ai lo partant du Yunnan, il longe le cours du fleuve Rouge.
Le troisième corps, la flotte sous les ordres du général Omar et général du Phan Tiep avec plus de 600 jonques de combat, part de Canton et doit remonter le fleuve dang pour se regrouper à Van Kiêp (Chi linh, Hai Hung).
A cela, il faut ajouter un convoi des jonques commandé par 'Truong van Hô' transportant 700 000 quintaux de vivres".
On remarque que des quatre corps sino-mongols trois sont maritimes ou fluviales.
En effet, les Mongols ont hérité de la marine des Song. Or l’époque des Song est considérée comme l’âge d’or de la marine chinoises.
Non seulement les techniques maritimes, mais aussi ceux de la fabrication des armes à feu sont à leur apogée:"Sous les Song et les Mongols, la Chine est la première puissance mondiale dans le domaine des armes à feu".
Face à cette armée considérable, le Vietnam va utiliser la ruse et le stratagème plutôt que la force.
Les Vietnamiens décident de s’attaquer d’abord aux réserves alimentaires ennemies pour épuiser l’armée occupante.
Le général vietnamien 'Trân Khanh Du' reçoit la mission d’intercepter et d’anéantir les convois de ravitaillement pour faire échec au plan d’approvisionnement de l’ennemi.
Parallèlement à ces actions militaires, toute la population rurale laisse les terres en friche et s’engage directement ou indirectement dans l’armée.
La mobilisation des ressources humaines est un principe de l’art militaire vietnamien : affaiblir le fort, pour équilibrer la balance des forces entre les deux.
Après avoir anéanti les jonques de ravitaillement ennemies et fait échouer la stratégie chinoise de guerre-éclair, la flotte vietnamienne lance la bataille décisive à Bach dang. Le combat fluvial reste le mode de combat préféré des Vietnamiens et surtout le point faible des troupes mongoles.
La flotte du général vietnamien 'Trân Hung Dao' va utiliser des jonques de combat, légères, maniables, très mobiles. Un ambassadeur Yuan l’avait déjà décrite en ces termes : "Des jonques légères, longues, aux flancs minces, la poupe effilée en aile de canard marin, aux bords rehaussés, manœuvrées chacune par une trentaine ou parfois par une centaine de rameurs et filant rapidement comme si elles volaient".
Dernière édition par Che Khan le 01 Avr 2009, 21:43, édité 2 fois au total.