Guillebert de Lannoy, Voyageur "flamand" (1386-1462)

Guillebert de Lannoy (1386-1462)
La Maison de Lannoy est une illustre famille de la noblesse belge, qui tira son nom de la ville de Lannoy, dans la Flandre actuellement française, entre Lille et Roubaix, dont ils furent les seigneurs.
Cette famille d'ancienne chevalerie du Comté de Flandre, dont la filiation prouvée remonte au XIIIème siècle, donna de grands guerriers, des hommes d'État et des chevaliers de la Toison d'or.
Guillebert de Lannoy se maria trois fois. Ses épouses furent Eléonore d’Esquiennes, Jehanne de Gistelles et la dernière, Elisabeth Drinkham de Willerval. Notre chevalier eut beaucoup d’enfants, des armoiries de haute origine et parlantes, quand on connaît le personnage : il portait d’argent à trois lions de sinople, armés, lampasées de gueules. Dans la bataille son cri de ralliement était : “ Vostre plaisir”. Si courtoise que fût l’invite, ses ennemis l’entendaient rarement deux fois.
A ses heures, il se distincte également comme un conseillé avisé, et suivant les instructions très secrète de ses suzerains, Jean sans peur puis Philippe le Bon, le sire de Lannoy se révèle diplomate multiple en ses stratagèmes et subtil de discours.
Il a des amis en Angleterre, à Dantzig, en Crimée, à Naples, à Jérusalem, au Caire, en Espagne, en Hongrie et en Russie.
Chez Witholt, duc de Lithuanie, on fait bonne chère, le soir, quand hurle la tempête; le jour, on chasse l’ours ou traque le loup. Lorsqu’il en a assez, Guillebert, file en traîneau à Dantzig et de là à Mariembourg où les chevaliers teutoniques l’accueillent avec religieuses salutations et amples rasades.
Il parcoure ensuite la Pologne, rend visite à Jean de Bohême et traverse le pays qu’agitent à ce moment les prédications de Jean Huss, l’hérétique. Puis c’est le retour au pays, mais dès 1413, ils s’embarque sur un rafiot pansu et va péleriner au trou de saint Patrice. Trois an plus tard, Jean sans peur, espérant fixer les ardeur de notre voyageur, lui donne le commandement du château de l’Ecluse.
Le prince meurt et, Philippe le Bon, sitôt le début de son règne confie à Lampons et à l'évêque d’Arras une délicate mission en Angleterre.
Mais Lannoy s’y ennuie, ainsi qu'elle aubaine, lorsqu’en 1420 on l’envoya à Jérusalem.
En effet le duc de Bourgogne, le roi de France et le roi d’Angleterre veulent connaître la puissance véritable des infidèles car ils rêvent de tenter une nouvelle croisade. Ils se fient aussi aux talents de Lannoy et à ses relations pour gagner à leur cause les souverains d'Europe de l’est et même d'Asie.
Ne nous étonnons donc point si notre paladin se dirige vers la Prusse plutôt que vers Venise ou Gênes. Il quitte l’écluse le 4 mai 1421 en compagnie de sept gentilshommes brabançons.
A travers le Brabant, la Gueldre, en passant par Munster, Hambourg, Lubeck, le Mecklembourg et la Poméranie, les envoyés parviennent à Dantzig où le grand maître de l’Ordre Teutonique prit connaissance de leurs lettre et leur fait grand honneur.
Le roi de Pologne, qu’ils visitent ensuite, n’est pas moins prévenant. Il offre deux riches festins et avant leur départ apporte encore cent martres de zibelines, des coupes d’argent et deux cents florins de Hongrie.
C’est avec faste et splendeur que voyage Lannoy,ainsi qu’il sied au représentant du duc de Bourgogne.
Malgré quelques mésaventures obligeant Lannoy et ses compagnons à envoyer quelques personnages mal intentionnés 'ad patres' on traverse sans trop d’encombres les vastes étendues de la haute Russie. Après des jours de chevauchée et des nuits à la belle étoile, la petite troupe arrive aux environ de Bialigrod, port de la mer noire.
Soudain, des brigands se jettent sur l’escorte. Lannoy et ses amis sont dépouillés de leurs vêtements et attachés au troncs de bouleau, sur la rive du Dniester. Mais, pris de remords ou par crainte des conséquences, les rôdeurs reviennent et libèrent les prisonniers.
Le lendemains, nos compagnons font une entrée spectaculaire en pans de chemise dans un bourg voisin. En réparations des torts subis sur son territoire, deux jours plus tard, le seigneur de l’endroit présente à Lannoy neuf de ses assaillants prêt à être pendus. Notre chevalier, satisfait de la tournure des événements lui demanda leur grâce et l’obtint.
Mais il ne faut point tarder; nos cavaliers remontent en selle et poursuivent leur route.
On se lie d’amitié avec des 'Tartares' dont les moeurs bizarres étonnent les gentilshommes brabançons.
Enfin, après avoir traversé la Crimée, Lannoy arrive à Caffa où les Génois possèdent de vastes comptoirs. S’étant reposé quelques temps, notre Guillebert, s’embarque sur une rapide galère et cingle vers Constantinople. Le vieil empereur Manuel et son fils le reçurent aimablement.
Lannoy eut belle occasion de développer le projet des rois de France te d’Angleterre qui était d’unir à nouveau Rome et la chrétienté byzantine contre les infidèles. Pendant plusieurs jours on discuta en présence d’un envoyé du Pape. Puis, il fallut prendre congé, Guilbert et sa suite navigue vers Rhodes, fait escale à Candie où les Vénitiens les fêtent.
Arrivé au Caire il y est somptueusement hébergé. Il remonte le Nil sur d’amples felouques mais n’oublie pas pour autant la mission dont l’ont chargé ses maîtres car il en profite pour observer et noter de nombreux détails sur les forteresse, les défenses naturelles, les points d’eau, les routes, l’état des armées ou les dispositions des habitants à l’égard des chrétiens.
Passant par Beyrouth, Damas, revenant à l'île de Rhodes, Guillebert et ses amis regagne leur pays. Il fait rapport sur sa mission, se repose quelque temps, puis va guerroyer contre les armées de Jacqueline de Bavière. En 1450 il fut “aux grands pardons de Rome”.
C’était l’année du jubilé et Lannoy ne pouvait manquer pareille dévotion. On a dit de lui qu’il fut un de ceux qui sous les ducs de Bourgogne, contribuèrent à jeter les premières bases de la diplomatie belge.
Sur sa tombe, on peut lire simplement :
“Ci gist noble chevalier, messire Guillebert de Lannoy, seigneur de Willerval et de Tronchiennes, frère et compagnon de la Toison d’or”
La Maison de Lannoy est une illustre famille de la noblesse belge, qui tira son nom de la ville de Lannoy, dans la Flandre actuellement française, entre Lille et Roubaix, dont ils furent les seigneurs.
Cette famille d'ancienne chevalerie du Comté de Flandre, dont la filiation prouvée remonte au XIIIème siècle, donna de grands guerriers, des hommes d'État et des chevaliers de la Toison d'or.
Guillebert de Lannoy se maria trois fois. Ses épouses furent Eléonore d’Esquiennes, Jehanne de Gistelles et la dernière, Elisabeth Drinkham de Willerval. Notre chevalier eut beaucoup d’enfants, des armoiries de haute origine et parlantes, quand on connaît le personnage : il portait d’argent à trois lions de sinople, armés, lampasées de gueules. Dans la bataille son cri de ralliement était : “ Vostre plaisir”. Si courtoise que fût l’invite, ses ennemis l’entendaient rarement deux fois.
A ses heures, il se distincte également comme un conseillé avisé, et suivant les instructions très secrète de ses suzerains, Jean sans peur puis Philippe le Bon, le sire de Lannoy se révèle diplomate multiple en ses stratagèmes et subtil de discours.
Il a des amis en Angleterre, à Dantzig, en Crimée, à Naples, à Jérusalem, au Caire, en Espagne, en Hongrie et en Russie.
Chez Witholt, duc de Lithuanie, on fait bonne chère, le soir, quand hurle la tempête; le jour, on chasse l’ours ou traque le loup. Lorsqu’il en a assez, Guillebert, file en traîneau à Dantzig et de là à Mariembourg où les chevaliers teutoniques l’accueillent avec religieuses salutations et amples rasades.
Il parcoure ensuite la Pologne, rend visite à Jean de Bohême et traverse le pays qu’agitent à ce moment les prédications de Jean Huss, l’hérétique. Puis c’est le retour au pays, mais dès 1413, ils s’embarque sur un rafiot pansu et va péleriner au trou de saint Patrice. Trois an plus tard, Jean sans peur, espérant fixer les ardeur de notre voyageur, lui donne le commandement du château de l’Ecluse.
Le prince meurt et, Philippe le Bon, sitôt le début de son règne confie à Lampons et à l'évêque d’Arras une délicate mission en Angleterre.
Mais Lannoy s’y ennuie, ainsi qu'elle aubaine, lorsqu’en 1420 on l’envoya à Jérusalem.
En effet le duc de Bourgogne, le roi de France et le roi d’Angleterre veulent connaître la puissance véritable des infidèles car ils rêvent de tenter une nouvelle croisade. Ils se fient aussi aux talents de Lannoy et à ses relations pour gagner à leur cause les souverains d'Europe de l’est et même d'Asie.
Ne nous étonnons donc point si notre paladin se dirige vers la Prusse plutôt que vers Venise ou Gênes. Il quitte l’écluse le 4 mai 1421 en compagnie de sept gentilshommes brabançons.
A travers le Brabant, la Gueldre, en passant par Munster, Hambourg, Lubeck, le Mecklembourg et la Poméranie, les envoyés parviennent à Dantzig où le grand maître de l’Ordre Teutonique prit connaissance de leurs lettre et leur fait grand honneur.
Le roi de Pologne, qu’ils visitent ensuite, n’est pas moins prévenant. Il offre deux riches festins et avant leur départ apporte encore cent martres de zibelines, des coupes d’argent et deux cents florins de Hongrie.
C’est avec faste et splendeur que voyage Lannoy,ainsi qu’il sied au représentant du duc de Bourgogne.
Malgré quelques mésaventures obligeant Lannoy et ses compagnons à envoyer quelques personnages mal intentionnés 'ad patres' on traverse sans trop d’encombres les vastes étendues de la haute Russie. Après des jours de chevauchée et des nuits à la belle étoile, la petite troupe arrive aux environ de Bialigrod, port de la mer noire.
Soudain, des brigands se jettent sur l’escorte. Lannoy et ses amis sont dépouillés de leurs vêtements et attachés au troncs de bouleau, sur la rive du Dniester. Mais, pris de remords ou par crainte des conséquences, les rôdeurs reviennent et libèrent les prisonniers.
Le lendemains, nos compagnons font une entrée spectaculaire en pans de chemise dans un bourg voisin. En réparations des torts subis sur son territoire, deux jours plus tard, le seigneur de l’endroit présente à Lannoy neuf de ses assaillants prêt à être pendus. Notre chevalier, satisfait de la tournure des événements lui demanda leur grâce et l’obtint.
Mais il ne faut point tarder; nos cavaliers remontent en selle et poursuivent leur route.
On se lie d’amitié avec des 'Tartares' dont les moeurs bizarres étonnent les gentilshommes brabançons.
Enfin, après avoir traversé la Crimée, Lannoy arrive à Caffa où les Génois possèdent de vastes comptoirs. S’étant reposé quelques temps, notre Guillebert, s’embarque sur une rapide galère et cingle vers Constantinople. Le vieil empereur Manuel et son fils le reçurent aimablement.
Lannoy eut belle occasion de développer le projet des rois de France te d’Angleterre qui était d’unir à nouveau Rome et la chrétienté byzantine contre les infidèles. Pendant plusieurs jours on discuta en présence d’un envoyé du Pape. Puis, il fallut prendre congé, Guilbert et sa suite navigue vers Rhodes, fait escale à Candie où les Vénitiens les fêtent.
Arrivé au Caire il y est somptueusement hébergé. Il remonte le Nil sur d’amples felouques mais n’oublie pas pour autant la mission dont l’ont chargé ses maîtres car il en profite pour observer et noter de nombreux détails sur les forteresse, les défenses naturelles, les points d’eau, les routes, l’état des armées ou les dispositions des habitants à l’égard des chrétiens.
Passant par Beyrouth, Damas, revenant à l'île de Rhodes, Guillebert et ses amis regagne leur pays. Il fait rapport sur sa mission, se repose quelque temps, puis va guerroyer contre les armées de Jacqueline de Bavière. En 1450 il fut “aux grands pardons de Rome”.
C’était l’année du jubilé et Lannoy ne pouvait manquer pareille dévotion. On a dit de lui qu’il fut un de ceux qui sous les ducs de Bourgogne, contribuèrent à jeter les premières bases de la diplomatie belge.
Sur sa tombe, on peut lire simplement :
“Ci gist noble chevalier, messire Guillebert de Lannoy, seigneur de Willerval et de Tronchiennes, frère et compagnon de la Toison d’or”